Compositeur, arrangeur et chef de choeur
L’Abbé Arthur Goasdoué aura passé toute sa vie au collège Saint-Joseph de Lannion. Organiste et chef de choeur fondateur de la Manécanterie Saint Joseph, il s’est penché avec succès sur ces mélodies bretonnes si belles et si riches. Ses arrangements sont hors du commun dans le chant breton : toutes les voix chantent. Ce prêtre musicien aurait certainement pu se consacrer à une carrière prometteuse. Mais il a choisi de faire chanter les enfants et les jeunes, tout en restant attaché à ses racines bretonnes. Un artiste à découvrir ou à redécouvrir…
L’Abbé Arthur Goasdoué naît en 1907 à Buhulien près de Lannion(22). Il suivra les traces de son oncle, l’abbé Yves-Marie Goasdoué qui fut, entre autres, professeur de musique au Petit Séminaire de Tréguier, recteur de Lanvellec, curé de Plestin et connu pour ses talents de musicien, de barde et de poète.
Après ses études secondaires au collège Saint-Joseph de Lannion, il entre au Grand Séminaire. Ordonné prêtre en 1930, il exerce tout d’abord son ministère presbytéral à Bégard (22).
C’est en 1932 qu’Arthur Goasdoué intègre le collège Saint-Joseph de Lannion, d’abord comme professeur de musique mais également comme professeur d’un “cours de français”, qui était un cycle court destiné aux élèves qui voulaient s’orienter vers les métiers du commerce ou de l’agriculture.
Enfin et surtout, il devint chef de choeur de la chorale. Celle-ci existait déjà avant 1932 et était dirigée par l’abbé Humbert. C’est sous l’impulsion de l’abbé Goasdoué qu’elle devient “manécanterie” et qu’elle va connaître ses heures de gloire.
Mair Arthur Goasdoué ne reste que sept années à Lannion. En effet, en 1939 il est mobilisé et fait prisonnier jusqu’en 1945. Durant ces six années, il reste en relation avec le collège, et donne même ses instructions par courrier. C’est pendant cette période qu’il perfectionne sa technique d’écriture musicale, étant en contact permanent avec de grands musiciens et compositeurs (dont Michel Sens, célèbre baryton) qui ont reconnu ses compétences. Pendant ces années, il a l’occasion de diriger des petits orchestres et ensembles vocaux créés pour la circonstance. En 1945, il revient à Saint-Joseph, et se voit accueili par “sa” manécanterie, qui lui chante, le jour même de son retour, “Exultate Justi” de Viadana.
Dès son retour, Arthur Goasdoué reprend la direction de la chorale, ainsi que de toutes les activités liées à celle-ci. Il travaille également avec l’abbé Le Bihan, grand spécialiste du grégorien, organiste de la manécanterie de 1941 à 1950.
A partir des années 50, l’abbé Goasdoué met en pratique ce qu’il a appris pendant la guerre. C’est de cette époque que date l’harmonisation du célèbre cantique à St Yves “Na n’eus ket e Breizh”, ainsi que la plupart des arrangements et compositions rassemblés dans le recueil que lui consacre Jean-Marc Kernin. Féru de musique bretonne, Arthur Goasdoué se penche, avec succès, sur tous ces cantiques et mélodies populaires si simples mais d’une réelle beauté, reflétant la foi et la piété bretonnes. Sur ses partitions, il signait parfois “Abarzur”, abréviation de “mab Arzur”, “le fils d’Arthur”.
En 1963, l’abbé Arthur Goasdoué quitte le collège Saint-Joseph de Lannion. De 1963 à 1966, il est aumônier chez les religieuses à Tréguier(22), puis, en 1967, recteur de Gomenec’h, et se retire à Troguéry (22). C’est là qu’il décède en 1968.
Ses obsèques sont célébrées en l’église de Buhulien près de Lannion. Inhumé pendant les vacances scolaires, il n’y a pas de chorale présente à la messe de funérailles…